Vous trouverez ici des éléments pour comprendre les enjeux de la participation en promotion de la santé :
Plusieurs arguments complémentaires plaident en faveur de l’association des habitants–usagers–citoyens au développement de projets en promotion de la santé.
En promotion de la santé, la participation est un facteur d'empowerment des personnes à un niveau collectif et individuel et, par ricochet, un déterminant de santé.
L’empowerment est défini par l'OMS comme « un processus par lequel les personnes, les organisations et les communautés accroissent la maîtrise des questions qui les concernent ». L’empowerment communautaire étant un « processus d’action sociale par lequel les individus, les communautés et les organisations acquièrent la maîtrise de leurs vies en changeant leur environnement social et politique pour accroître l’équité et améliorer la qualité de la vie ».
Un rapport de l'OMS de 2006 (Traduction par l'IREPS Bretagne) démontre l’efficacité d’associer les populations à la conception et la mise en œuvre d’une action de promotion de la santé. L’efficacité est particulièrement notable pour les personnes présentant un risque d’exclusion sociale et de perte de pouvoir sur leur santé (les personnes en situation de pauvreté, les jeunes, les femmes, les patients…). Le fait de faciliter l'empowerment individuel et collectif, celui de s’impliquer dans des décisions liées à la santé, ont un effet significatif sur l’amélioration de la santé globale des individus.
Les liens entre participation et empowerment peuvent être résumés par le schéma suivant.
Liens entre participation et santé
Source : Évaluation d’impacts sur la santé du projet d’aménagement urbain du quartier de l’Île de Nantes. Berry P. ORS Pays de la Loire, 2019
Au côté de la démocratie directe, les représentants associatifs des habitants-usagers-citoyens sont des acteurs privilégiés dans les démarches participatives.
Pour donner un éclairage, des représentants des usagers ont proposé leurs témoignages suite à un appel à partage d’expériences réalisé avec la délégation d’Ile-de-France de France Assos Santé. Les textes sont révélateurs de la diversité des rôles et des missions des représentants des usagers dans les structures associatives.
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Représenter les familles de patients dans le secteur de la psychiatrieQuelles sont les spécificités de la représentation de familles de patients dans le champ de la psychiatrie ? Quelle légitimité, quels rôles et quelles limites de la représentation des usagers ? Comment agir au niveau territorial, dans le cadre d'un CLSM, par exemple ? Michel Cortial - bénévole à l’UNAFAM 92 (délégation des Hauts-de-Seine de l’Union nationale des familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques) ; il accompagne depuis 20 ans un de ses enfants atteint d’un trouble psychique invalidant ; représentant des usagers au sein de l'Établissement Public de Santé Erasme d'Antony, président de la Commission des Usagers de cet établissement. |
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Désignation, représentativité et rôle des associations de représentation de consommateursComment les représentants des usagers peuvent-ils être désignés ? Qu'en est-il de la représentativité des usagers ? Quel est le rôle des associations ? Eric Guerquin - bénévole de l’association UFC Que Choisir Nord et Ouest de la Seine-et-Marne (77) et a siégé dans plusieurs instances de santé depuis 1990 |
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Représenter les usagers dans le contexte de la pandémie de la Covid-19Quelle est la mission des représentants des usagers au sein de UFC Que Choisir ? Quels impacts la pandémie de la Covid-19 a eu sur vos actions en tant que représentante des usagers ? Correspondante locale en Santé de L’Union Fédérale des Consommateurs (UFC) - Que Choisir du Val d'Yerres et Représentante des usagers (patients hospitalisés et usagers). |
« Dès lors que les décisions fondées sur la participation s’appuient sur l’autonomie, la dignité et l’autoréalisation des personnes, alors il convient de considérer la participation comme un droit fondamental. Mais qui dit droit à la participation ne dit pas obligation de participer. Idéalement, la participation devrait être spontanée, demandant simplement d’être renforcée et outillée. En réalité, la participation est suggérée voire imposée par les professionnels et les décideurs. On peut éprouver de la réserve face à une participation plus octroyée que conquise... C’est un paradoxe qu’il convient de gérer sur le plan éthique. » [IREPS Bretagne, 2011].
La participation : un droit, un devoir, une obligation ?La participation des citoyens est-elle un droit, un devoir ou une obligation ? Quelles sont les contradictions possibles ? La participation doit-elle relever d'une obligation de résultat ou de moyen ? Sidi-Mohammed Ghadi - Citoyen impliqué dans divers champs : médico-social, social, sanitaire et éducatif |
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La non participationEn quoi insister sur la non-participation est essentiel pour progresser dans la réflexion ? Comment cela peut-il permettre de lever les freins à la participation ? La non-participation peut-elle être reconnue comme un fait positif et/ou à respecter ? Patrick Berry - Sociologue et Consultant en Promotion de la santé et Environnement |
Bien que la participation soit inscrite dans les stratégies et orientations politiques, les demandes institutionnelles sont parfois à l'origine de quelques tensions. Les interviews suivantes proposent deux visions : l'une théorique et l'autre pratique.
Tensions entre les aspects militants de la participation des habitants-usagers-citoyens et les commandes institutionnellesQuelles sont les tensions entre les aspects militants de la participation des HUC et les commandes institutionnelles ? Faut-il « Adhérer » à une politique ou la changer ? Est-il possible de faire co-exister changement social et commande institutionnelle ? Anne Laurent - Directrice de l'Institut Renaudot |
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Tensions entre commandes institutionnelles et développement de démarches participatives dans des programmes d'éducation pour la santéQuelles sont les tensions entre les demandes institutionnelles de faire participer les habitants-usagers-citoyens dans les programmes de promotion de la santé et les difficultés que rencontrent les professionnels à développer ces démarches participatives ? Equipe du CODES 93 - Comité départemental d' |
Les interviews suivantes proposent deuxs approches différentes de la démocratie et de la place qu'y occupe la participation : une démocratie pensée par l'Etat et une démocratie pensée par les mouvements communautaires.
Participation et démocratieQuelles sont les différences, synergies et conflits entre les notions de démocratie et de participation des citoyens-usagers ? La démocratie a-t-elle une place au sein des dispositifs légaux de participation obligatoire des structures médico-sociales et de soins ? Quelles conditions peuvent garantir une participation favorable à la démocratie au sein de ces dispositifs ? Guillaume Gourgues - Maître de conférences en science politique à l’Université Lyon 2 et chercheur au sein du laboratoire TRIANGLE |
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Les pédagogies des organisateurs communautairesPourquoi, comment, selon quelles logiques les organisateurs communautaires se sont-ils développés après-guerre ? Que nous enseigne ce détour historique sur la manière dont des citoyens peuvent s'emparer des sujets qui les concernent aujourd'hui ? Olivia Gross - Docteure en santé publique et membre associée au Laboratoire Éducations et Pratiques de Santé (LEPS UR 3412) |
Viser à augmenter le pouvoir d’agir des personnes concernées si l’on souhaite agir sur l’état de santé de tousLe lien entre la participation et la santé n’est pas systématique. C’est lorsque la participation vise à augmenter l’empowerment des personnes concernées qu’elle peut devenir un déterminant positif de santé. Les projets doivent donc viser d’abord l’empowerment des personnes et notamment des plus vulnérables, afin de reduire / ne pas aggraver les inégalité de santé. Chercher une cohérence entre politiques publiques et actions territorialiséesPour que la participation des Habitants-Usagers-Citoyens soit effective, cela nécessite des pratiques renouvelées et cohérentes allant de la définition des politiques publiques aux moyens que se donnent les acteurs de terrain pour agir avec les personnes concernées, en passant par les exigences institutionnelles. Chacun, en lien avec les uns et les autres, a à renouveler ses pratiques et ses exigences. |
Dynamiques participatives dans les projets favorables à la santé et au bien-être. Bibliographie commentée. CREAI-ORS Occitanie, DRAPPS Occitanie, 2022
Paroles d'usagers. Pratiques en santé
Démarche participative. Université de Lorraine
Action communautaire en santé et participation. Cultures&Santé, 2015
Première journée d’étude régionale sur la participation des habitants. Un retour d’expériences du terrain sur les coopératives d'acteurs en promotion de la santé. Actes de la journée du 15 novembre 2019. Agence régionale de santé d'Ile-de-France, septembre 2020
La preuve est faite : l’empowerment et la participation, ça marche ! Ferron C. La Santé de l’homme n°406, 2010
Démarche participative et santé : mythe ou réalité ? La Santé de l’homme n°382, 2006
Participation et pouvoir d'agir, les leviers du changement [vidéo]. Pôle ressources en promotion de la santé Bretagne, janvier 2020
L'empowerment améliore l'état de santé de la population. Ferron C., Géry Y., Le Grand E. et al., 2018
Traduction française du rapport de l'OMS, 2006. IREPS Bretagne, 2019
Les fondements éthiques et anthropologiques d’une participation du public en santé publique. Massé R., 2005