Points de vigilance

Être au clair sur les raisons pour lesquelles vous souhaitez engager une démarche participative.

Plusieurs raisons incitent à engager une démarche participative : une vision « consumériste » de la participation (dans le but d'améliorer l'efficience des interventions) ; une vision « épistémique » (pour que les personnes concernées partagent leurs savoirs d'expériences) ; une vision « utilitariste » (dans l'objectif d'être financé ou d'utiliser les ressources de ces personnes) ; une vision « démocratique » (dans le but de rééquilibrer les enjeux de pouvoir). Interrogez-vous sur les raisons pour lesquelles vous sollicitez les habitants/usagers/citoyens/patients... et soyez au clair avec vos intentions et les personnes concernées.

Se questionner ensemble sur la motivation de chacun

Quand professionnels, habitants, usagers ou citoyens se retrouvent, un des préalables peut être de s’interroger mutuellement sur ce qui fait que chacun participe au projet. Les personnes concernées et les promoteurs de la démarche participent tous pour des raisons, envies, attentes différentes et en vue d’objectifs spécifiques. Interroger la motivation de chacun permet de s’ajuster, au cours du temps, à la multiplicité des intérêts des uns et des autres.

Ne pas s’inquiéter lorsqu’un conflit émerge

La participation dans un projet engage des niveaux d’expertise et des opinions différents et parfois divergents. Cela peut aller jusqu’à une forme de conflit plus ou moins fort entre les protagonistes. Cela peut être le signe que le processus démocratique est en marche. L’important est alors de reconnaître le problème, de nommer ce qui fait conflit (de valeur, de savoir, de position sociale), d'en parler, d'en débattre…, et d’identifier ce qui peut être atténué, ou au contraire, ce qui restera un dissensus.  

S’affranchir de la question de la représentativité

La représentativité statistique n’a pas de sens et s’y attacher risque de discréditer les personnes qui participent. La question est plutôt de tendre à une diversité de personnes et de savoirs d’expériences. Ce qui est automatiquement le cas lorsque l’on considère que chaque individu a sa propre histoire. Il est souvent possible de commencer à travailler avec un petit nombre de personnes. Il est par contre important de faire en sorte que, progressivement, d’autres personnes soient associées.

Reconnaitre la valeur des savoirs d’expériences

Les savoirs académiques sont solides par nature, mais chacun d’entre eux offre une focale sur le monde et ne peut le représenter dans sa globalité. Les savoirs d’expériences des professionnels d’une part et des usagers d’autre part les complètent. Plus la montée en généralité des savoirs d'expériences est mise en œuvre, plus ces savoirs prennent sens.

Groupe de personnes débattant

Dossier Participation des habitants-usagers-citoyens